« Sous le regard », bien plus qu’un spectacle de la Fédération Mosaïque !

Date de publication : 25-04-2023

Le 3 avril dernier, plus d’une cinquantaine de résidents et soignants ont découvert avec délectation le spectacle de chant-danse-théâtre « Sous le regard » de l’unité adulte de la Fédération Mosaïque. Cette Fédération prend en soins tous les patients (enfants, adolescents, adultes) du Département de la Vendée ayant un handicap mental sévère et des troubles psychiatriques associés. C’est en mars 2022 que Frédérique Panserrieu, psychologue (au centre) et Camille Thépénier, ergothérapeute (à droite) de l’EPSM de Vendée Georges Mazurelle ont proposé de créer ce spectacle avec un groupe de cinq patients adultes tous volontaires. Avec le soutien de l’équipe soignante, ce groupe « Sous le regard » est né de la volonté de mettre les patients sur la scène, pour danser, sourire, se montrer vivants et surtout avec les autres. Etre « Sous le regard » de l’autre est un événement qui engage.

📌 Répétitions du spectacle ci-dessous 

👉 Frédérique Panserrieu, psychologue revient sur les premières séances « Au début, les patients ont très bien remarqué la présence de soignants invités à observer le groupe pour comprendre ce que nous y engagions. C’est cette réaction d’être mis en avant, d’être admirés plus qu’observés qui a changé leur trajectoire : ils allaient devoir créer aux yeux des autres ». Pendant plus de six mois, ce groupe s’est réuni deux fois par mois : une fois avec notre psychologue et ergothérapeute et une fois avec l’accompagnement de Sophie Massaregli (en jaune sur les photos ci-avant), enseignante Diplômée d’État en Danse Jazz, chorégraphe et danseuse professionnelle de la Compagnie VIREVOLT’ ÂMES « Danser nos âmes ».

  • Solliciter les capacités motrices, cognitives et sensorielles

Camille Thépénier, ergothérapeute nous explique « Sophie Massaregli, notre intervenante en danse permet aux patients d’entrer en mouvement, de contrôler ceux-ci pour soi mais aussi pour l’autre. Elle ouvre la participation de chacun en amenant la personne à prendre conscience de ses propres capacités et en adaptant l’activité si nécessaire. Ils y apprennent à se frôler, à se toucher de manière douce et adaptée, et aussi à s’arrêter en plein mouvement lorsqu’un élément extérieur entre en jeu comme un bruit de maracas par exemple ».  

L’intervenante Sophie Massaregli nous précise « Je découvre à chaque séance la capacité des patients. Cela nécessite une grande adaptabilité. Je fixe des objectifs simples pour arriver à leur faire lever la tête, le regard et qu’ils sourient. C’est un travail de l’instant où à chaque séance nous faisons avec ce qu’ils sont à l’instant T. Le résultat en soi n’est pas le spectacle, mais tout le chemin pour le produire ».

Frédérique Panserrieu, psychologue renchérit : « D’un point de vue de la prise d’initiative, Sophie Massaregli laisse libre court et s’appuie sur certains mouvements proposés par les patients, ils sont alors valorisés par l’ensemble du groupe quand celui-ci reprend son mouvement. Au quotidien, nous trouvons que certains patients s’affirment plus dans leur choix et leurs envies. Ce projet crée des espaces d’échanges différents qui se passent du verbal, ce qui permet aux patients de se rencontrer différemment. » Favoriser l’estime de soi en prenant du plaisir à exister devant le groupe était l’un des objectifs prioritaires du projet.

  • Faire naître une cohésion de groupe, l’entraide, l’écoute et l’interaction avec l’autre

Les soignantes expliquent : « Nous avons également investi le médiateur théâtre en jouant des scénettes d’un conte connu de tous Le petit chaperon rouge avec l’idée que chacun leur tour les patients puissent s’essayer aux différents rôles à l’aide de costumes et accessoires. Après un peu d’appréhension, les patients ont très vite pris du plaisir lors de ces exercices. En s’essayant à un rôle de personnage qui n’est pas le leur, ils s’expérimentent par la même occasion. Ils peuvent avoir des échanges entre eux qui diffèrent du quotidien. L’idée dans ce genre d’exercice est de réussir à créer une empathie pour la situation de l’autre, en effet, si on l’expérimente, au travers du jeu, on peut déjà mieux l’envisager, voire la comprendre ».

« Sous le regard » s’est révélé être bien plus qu’un spectacle de la Fédération Mosaïque à différents niveaux.

📌 Aujourd’hui, les dernières données des neurosciences nous montrent l’importance de l’activité physique adaptée dans la réhabilitation des patients accompagnés.

📌 De plus, il faut souligner l’aspect inclusif de ce groupe : sur scène les patients font valoir la place de toutes les personnes en situation de handicap dans la société.

Merci à toute l’équipe de la Fédération Mosaïque impliquée au quotidien pour le bien-être des patients